« A court terme, cette réserve pastorale devrait permettre de réduire la transhumance du cheptel local», indique M. Isshagh Mohamed Abdallahi, maire de la commune de Keur Macène

En juillet dernier, le Projet régional d’appui au Pastoralisme au Sahel-Mauritanie (PRAPS-MR) a financé à hauteur de 1,6 million UM (160.000 MRU) la mise en place d’une réserve pastorale de 25 ha à Keur Macène, dans la Wilaya du Trarza.
En période de soudure, caractérisée par le manque criant de pâturages, les éleveurs de cette zone sont contraints de faire transhumer leur cheptel vers les pays voisins. Les veaux et les vaches gestantes ne pouvant pas parcourir de longues distances restent sur place. « A court terme, cette réserve pastorale devrait permettre de réduire la transhumance du cheptel local», indique M. Isshagh Mohamed Abdallahi, maire de la commune de Keur Macène.
Pour M. Abdoullahi Babacar FALL, Responsable de la composante 2 (amélioration de la gestion de ressources naturelles au PRAPS) « la réserve de Keur Macène est encore à ses débuts. Elle pourra à l’avenir s’inspirer de la gestion de la réserve pastorale de Wompou (prés de 500 ha), réhabilitée récemment par le projet».

Un comité de gestion de la réserve
La réserve pastorale de Keur Macène permettra aux troupeaux de bétail venus d’autres régions d’y paître en période de soudure moyennant une somme d’argent versée à la caisse gérée par le comité de gestion de la réserve, constitué de manière consensuelle et regroupant diverses catégories d’usagers locaux des ressources naturelles (agro-pasteurs, éleveurs, agriculteurs, etc.) Selon M. Fall « L’un des objectifs recherchés, à travers le financement de cette réserve, est de faire en sorte que les fonds générés par son exploitation puissent permettent au comité de gestion de la réserve, d’acheter des semences et les épandre en vue de faire régénérer d’autres espèces de végétaux qui ont disparu dans cette zone. Les fonds permettront également au comité de faire face aux différentes charges relatives à l’entretien de la réserve».
A rappeler que dans le cadre de la composante 2 « amélioration de la gestion des ressources naturelles» le PRAPS-MR a mis en œuvre un ensemble de bonnes pratiques et d’expériences assez innovantes pour permettre aux pasteurs et aux agro-pasteurs de faire face aux effets néfastes du changement climatique. Il s’agit, entre autres, de la restauration des zones dégradées, à travers la mise en place d’ouvrages de Conservation des Eaux et des Sols/ Défense et Restauration des sols (CES/DRS), l’appui à la réalisation de pare-feux manuels contribuant à la préservation du couvert herbacé contre les incendies de brousse. Ces pratiques sont réalisées en priorité dans la zone d’intervention du projet, et particulièrement dans les Zones d’Intérêt pastoral (ZIP) où le PRAPS-MR a appuyé la mise en place de chartes pastorales. Toutes ces actions visent à aider à l’amélioration des revenus des populations locales (notamment les pasteurs et agro-pasteurs) à travers l’approche HIMO (Haute intensité de main-d’œuvre), qui privilégie l’utilisation de la main d’œuvre locale.