Dans les pays où il intervient, à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad, les Bénéficiaires directs du PRAPS sont les pasteurs et les agropasteurs dans les zones transfrontalières et le long des axes de transhumance avec une attention particulière aux femmes et aux jeunes représentants 30% de ces bénéficiaires.
Evoluant dans cette logique, sur les 440 000 bénéficiaires prévus d’ici la fin du projet, le PRAPS-Mali vise 132 000 femmes et jeunes, un défi majeur pour les acteurs de mise en œuvre du projet. En effet , cette couche est vulnérable et a besoin d’appuis spécifiques et stratégiques pour bénéficier à juste titre des actions et des resultats des quatre composantes techniques du projet dont les initiatives intégrées et combinées visent à améliorer la santé animale, la gestion des ressources naturelles, la facilitation de l’accès aux marchés et la gestion des crises pastorales.

C’est ainsi que du démarrage de ses activités en 2016 à nos jours, des stratégies d’intervention et d’importantes activités spécifiques ont été menées pour booster l’impact du projet sur les femmes et les jeunes. Il s’agit entre autres des activités de renforcement de capacités des femmes et des jeunes dans divers domaines , d’acquisition de semences fourragères, de matériels et d’équipements de collecte de transformation et de commercialisation de lait, des activités génératrices de revenus (embouche de petits ruminants, activités artisanales, aviculture villageoise), d’incitation à la vaccination des petits ruminants , l’élevage des petits ruminants étant une des activités principales des femmes, d’implication des femmes dans la restauration des bourgoutières, de participation des femmes et des jeunes dans les comités de gestion des infrastructures et aménagements pastoraux
Oumou Camara transformatrice de lait (commune de Koutiala, cercle de Koutiala) témoigne : ‘’Je suis transformatrice et commerçante de produits laitiers. Je transforme le lait cru local en divers sous-produits dont le beurre, le yaourt, le lait pasteurisé, le fromage frais et sec.

Avant l’arrivée du projet, je perdais beaucoup de temps et mes produits étaient exposés à l’insalubrité car tout le travail se faisait manuellement. Aujourd’hui avec l’appui du projet, nous avons acquis un équipement flambant neuf et tout le travail se fait à la machine de la pasteurisation à la mise en sachet. Nous faisons de l’économie de temps et d’énergie, le lait est bien protégé et le processus est rapide et propre sur toute la ligne, une véritable révolution, ces machines ont tout changé dans notre façon de faire, et mieux, nous avons été également formées à l’utilisation des machines. Nous sommes vraiment indépendantes pour leur utilisation, nous pouvons même former d’autres personnes à notre tour’’.
Comme Oumou Camara de Koutiala, ce sont plusieurs femmes, membres de 25 groupements laitiers d’environ 2500 femmes et jeunes qui ont bénéficié d’équipements laitiers à travers le pays. Ces équipements laitiers comportent des tricycles motorisés pour la collecte et le transport du lait cru et de la viande, des pasteurisateurs, des tanks à lait, des ensacheuses de capacité1500 sachets/heure, de centrales d’eau glacée, de congélateurs solaires, de réfrigérateurs mobiles, d’écrémeuses électriques, de glacières, de sceaux en inox, de thermomètres en inox, de lactodensimètres, de testeurs de marmite.
Ces groupements ont également bénéficié de formation dans des domaines aussi variés et pertinents les uns que les autres, comme les techniques d’utilisation et de gestion durable des équipements laitiers, les techniques de collecte, de transformation et de commercialisation du lait y compris les mesures d’hygiène en général et de la traite manuelle en particulier, les techniques de fabrication de la viande séchée et du poulet fumé.
A ces appuis dont la liste est loin d’être exhaustive, il faut ajouter un important lot de semences fourragères de maïs, de niébé et de dolique remis aux groupements de femmes et de jeunes autour de bassins laitiers dans les régions de Sikasso et de Mopti et également des kits d’activités génératrices de revenus (AGR).
Adiara Sanogo, bénéficiaire de kit d’embouche (commune de Kaboïla, cercle de Sikasso) : ‘’Je m’appelle Hadjara SANOGO. Avant l’arrivée du projet, je faisais du maraichage et du petit commerce pour subvenir à mes besoins. J’avais vraiment de la difficulté car je n’avais aucune formation et je n’arrivais pas du tout à m’organiser, j’étais vraiment dans l’obscurité. Avec l’arrivée du projet, avant de nous donner les kits, nous avons été formées d’abord aux techniques d’embouche de petits ruminants, comment nourrir et soigner les animaux, ensuite on nous a donné des ressources financières pour l’achat de quelques têtes de moutons, de l’aliment bétail et de petits matériels ( mangeoire et abreuvoir) pour l’aménagement d’un hangar pour l’habitat des animaux. Je nourris mes bêtes avec les produits de mes champs. J’utilise les herbes du champ pour les nourrir. Pendant l’hivernage je cultive du niébé dont les fanes sont utilisées comme fourrage pour mes animaux. Les gens étaient surpris de voir un élevage aussi bien tenu par une femme. Après j’ai décidé de vendre les moutons pour acquérir un bœuf. Cette évolution pourrait être plus rentable. J’ai compris que j’étais vraiment en retard en matière d’organisation et de connaissances.».

Aichata Traoré bénéficiaire de kits d’embouche (commune de N’Togonasso, cercle de Koutiala) témoigne : ‘’Avant de démarrer mon activité d’embouche, comme toutes les autres bénéficiaires, j’ai bénéficié d’une formation sur l’embouche des petits ruminants ; nous avons appris comment nourrir les animaux, le projet nous a ensuite alloué des ressources pour l’achat des animaux, de l’aliment bétail, de petits matériels pour leur entretien. Nos animaux bénéficient également de suivi sanitaire par les services vétérinaires partenaires du projet.
Comme Adiara Sanogo du village de Kaboïla, cercle de Sikasso et Aichata Traoré du village N’Togonasso, cercle de Koutiala, ce sont des milliers de femmes et de jeunes à travers le pays qui ont bénéficié d’appuis similaires de la part du PRAPS-Mali. Ces appuis rentrent dans le cadre de la mise en œuvre du volet B « Diversification des sources de revenus » de la composante 4 ‘’Améliorer la gestion des crises pastorales’’ du projet. A travers ce volet B, qui vise à améliorer la résilience conjoncturelle et structurelle des populations vulnérables en milieu pastoral notamment les femmes et les jeunes, le PRAPS-Mali finance des activités génératrices au profit des organisations socio professionnelles avec une attention particulière aux femmes et aux jeunes. Le processus de ces AGR comporte des phases d’identification et de sélection des groupements bénéficiaires. Les bénéficiaires ainsi sélectionnés sont accompagnés et orientés dans l’identification de leurs AGR et de leurs besoins en formation et dans le montage de leurs projets d’AGR pour financement. Les promoteurs des projets financés sont ensuite formés, suivis et accompagnés pour une mise en œuvre efficiente et efficace de leurs activités. C’est ainsi qu’en 2018, 2019 et 2020, le PRAPS-Mali a financé 14609 bénéficiaires représentant des groupements et des porteurs individuels dont plus de 75% de femmes dans les régions de Kayes , Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal Ménaka et Taoudéni en embouche de petits ruminants, aviculture villageoise, en transformation de lait et en artisanat ( peau et cuir), transformation des produits forestiers et non ligneux, soit un total de 439 projets financés pour un montant total de 187 796 500 FCFA au profit des femmes et des jeunes.