Etude diagnostique des Systèmes d’Information sur les marchés à Bétail du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Tchad
Les années 80 ont été marquées par la mise en œuvre des politiques de libéralisation avec l’abandon progressif par les Etats de leur rôle de régulateur du marché sauf pour certains produits dits stratégiques.
Dès lors, la réforme des marchés agricoles était devenue un élément central des politiques de libéralisation mises en place à travers les Plans d’Ajustement Structurel.
Ce retrait des Etats a ainsi provoqué l’émergence de nouveaux acteurs privés intervenant dans les marchés agricoles. Les pouvoirs publics n’avaient de ce fait plus le monopole de l’information, détenue en partie par toute une série d’acteurs impliqués dans la commercialisation des produits agricoles.
Ces réformes étaient accompagnées de la mise en place de Systèmes d’Information sur les Marchés (SIM) dont l’objectif était, d’une part, de rendre le marché plus transparent et, d’autre part, d’améliorer les anticipations et arbitrages des acteurs ainsi que la qualité de l’allocation des ressources.
Présentés comme de puissants outils d’accompagnement des politiques de libéralisation, les SIM visaient en particulier à résoudre les défaillances des marchés agricoles liées aux problèmes de l’information, considérée comme incomplète et asymétrique entre les différents acteurs (producteurs et commerçants en particulier).
Bien que ciblant en priorité les opérateurs privés du marché (producteurs, commerçants et consommateurs), les SIM devraient aussi fournir aux pouvoirs publics des informations sur la conjoncture du marché, dans un objectif d’aide à la décision dans les domaines des politiques agricoles et de sécurité alimentaire.
C’est pourquoi, dans les pays sahéliens soumis de manière récurrente aux affres de la sécheresse, les SIM participent au dispositif plus global d’information pour la sécurité alimentaire, aux côtés des systèmes d’alerte précoce (SAP), bien que leur principal objectif reste la régulation du marché par l’information. A cette fin, les SIM bétail et céréales collectent régulièrement sur les différents types de marchés, des informations sur les prix, l’offre, la demande, les flux exportables qu’ils diffusent auprès des acteurs publics et surtout privés (producteurs agricoles, professionnels du bétail, les commerçants, consommateurs).
Les informations diffusées sont censées renforcer la transparence des marchés et aider les acteurs dans leur prise de décision.
Ceci devrait leur permettre de contribuer à réduire les asymétries d’information et les coûts de transaction et améliorer les prises de décisions individuelles et in fine aider à un rééquilibrage des forces entre les différents acteurs.
De façon générale, les SIM bétail avaient vu le jour au lendemain des sécheresses et mis en place dans les six pays couverts par le PRAPS dans le cadre de la coopération bilatérale et ou multilatérale. En effet, , il était unanimement admis que les prix du bétail constituent des données pertinentes à prendre en compte pour la mise en place d’un système d’alerte précoce des crises pastorales et qu’ils constituent de bons indicateurs du pouvoir d’achat des éleveurs et peuvent être comparés à ceux des principales céréales.
C’est ainsi que le CILSS à travers le Projet Diagnostic Permanent (DIAPER) avait apporté son appui matériel, technique et financier dans l’implantation de la plupart des SIM bétail. Cependant, suite à l’arrêt du financement du DIPAPER, les activités des SIM bétail dans la plupart des pays ont connu un net recul. Le budget national n’arrivait pas à mettre à la disposition des SIM B des ressources conséquentes à la hauteur de leur mission. C’est pourquoi, depuis le démarrage des activités du PRAPS, un intérête particulier est porté sur les SIM bétail dans le cadre de la mise en œuvre de la composante III dudit projet.
La présente étude qui porte sur la réalisation d’un état des lieux des SIM bétail dans les six pays du PRAPS permettra de disposer des éléments permettant de formuler des propositions qui vont de la collecte, au traitement et à la diffusion de l’information et d’autre part identifier les besoins en matériel et équipements informatique et en formation constitue un exercice entrant important dans la dynamisation et l’opérationnalisation des SIMB.
Le présent rapport s’articule autour de cinq parties que sont :
i. la première partie traite du contexte, des objectifs, de la méthodologie, du déroulement et des limites de la mission ;
ii. la deuxième partie aborde les généralités sur les SIM bétail
iii. la troisième partie est consacrée à l’Etat des lieux des SIM bétail dans les pays concernés par l’étude
iv. la quatrième partie est relative à la Proposition pour une mise à niveau des SIM Bétail
v. la sixième partie propose une Matrice des actions opérationnelles à mettre en œuvre pour la dynamisation des SIM bétail.
Enfin, les différents supports de collecte des données sont consignés dans un document intitulé « annexes au rapport de mission ».