
Depuis 2007, date de l’implantation de la première unité de transformation laitière locale au sein d’une communauté pastorale, ces types d’infrastructures ne cessent de voir le jour, et font maintenant partie du paysage en milieu rural mauritanien. Le PRAPS-MR vient d’ achever son programme de construction de quinze (15) mini-laiteries et d’appui à la redynamisation et la fonctionnalité de 10 autres mini laiteries existantes dans la zone d’intervention du Projet, permettant ainsi d’encourager et booster le développement de la filière laitière locale.
L’objectif de la mise en place de ces mini-laiteries par le projet est de faciliter, entre autres, un meilleur accès au marché pour les éleveurs vulnérables (essentiellement les groupements féminins et les jeunes), renforcer les capacités de résiliences des populations pastorales pauvres, combattre l’insécurité nutritionnelle dans les ménages des pasteurs et agropasteurs, et contribuer à l’amélioration des revenus des bénéficiaires et la sécurisation de leurs moyens d’existence.

Les 15 mini laiteries nouvellement construites dans le cadre du projet sont implantées en milieu rural mauritanien, notamment dans les wilayas du Hodh El Chargui, du Hodh El Gharbi, de l’Assaba, du Brakna, du Gorgol, du Guidimagha et du Trarza. Ce sont de petites unités de transformation (en moyenne 100 à 200 litres par jour) du lait local dont le fonctionnement privilégie surtout des technologies adaptées aux conditions locales (large recours à l’énergie solaire) et de petits investissements. Ces unités de transformations laitières sont composées d’une véranda, d’un vestiaire, un hangar, une salle de réception, une salle de pasteurisation, une salle de conditionnement et de conservation, etc. Les bénéficiaires de ces mini-laiteries sont les groupements de femmes transformatrices du lait, organisé et structuré en coopératives, légalement constitués et/ou en voie de l’être. Les 10 autres mini-laiteries appuyées par le PRAPS-MR (à la suite d’une mission d’identification de leurs besoins d’appuis par un consultant national) étaient confrontées à diverses contraintes (vétusté et précarité des équipements, faible disponibilité des intrants dans le marché local, faible niveau de formation et d’alphabétisation des bénéficiaires, vulnérabilité des moyens de gestion, etc.) qui impactaient négativement sur leurs fonctionnalités et durabilité. Actuellement, chacune des 25 mini-laiteries a été dotée par le PRAPS-MR d’équipements divers (pasteurisateurs à gaz de grande capacité, thermo-soudeuse pour le conditionnement du lait en sachet, congélateurs solaires pour la conservation, glacières pour le transport du lait, etc.).
« Grâce à l’action du projet, de grands pas vers l’inclusion et l’autonomisation eco,nomique et positionnement des groupements de femmes transformatrices du lait dans la chaîne de valeur de la filière laitière locale sont aujourd’hui franchies et renforcées», indique Doussou Hamazata Dicko, responsable genre du PRAPS-MR.

A la mini-laiterie de Bouteydouma (une localité située à 69 km de la ville de Rosso dans la commune M’Balal relevant de la moughataa de Keur Macène) les femmes bénéficiaires se réjouissent des investissements, installations et équipements réalisés par le PRAPS-MR, et qui marquent le début d’une nouvelle ère selon elles : «Avant l’intervention du projet, certains d’entre nous nous était surtout occupée par les travaux ménagers au sein de leurs foyers ; d’autres, s’adonnaient au petits commerce de voiles. Maintenant, à la suite de l’implantation de cette mini-laiterie, nous commençons toutes à avoir en commun quelque chose de fort qui nous unit et pour laquelle nous nourrissons de grands espoirs d’autonomisation économique», indique Deidi Mint Oubaa, vice-présidente de la mini-laiterie.
Mais les grands espoirs et le bonheur des femmes issues de ce groupement semblent quelque peu contrariés, en cette fin de mois d’hivernage, par un manque criant d’approvisionnement de la mini-laiterie en lait : « Cela est dû surtout à l’absence des animaux de notre localité, partis en transhumance vers d’autres lieux», nous confie la vice-présidente. Et loin de se laisser abattre par cette déconvenue, les femmes se mettent à rêver déjà des dividendes futures qu’elle pourrait tirer de la commercialisation prochaine du lait au niveau de cette mini-laiterie, mais aussi à solliciter de nouveau une aide du PRAPS-MR : « Nous voudrions que le projet nous aide à acquerir un véhicule qui transportera nos produits dans les épiceries et marchés de Rosso et de Tiguint », a déclaré la vice-présidente.